« Oui, nous défendrons la souveraineté populaire ! »
Karel Kostal, membre du collectif isérois pour un référendum, PRS 38
Robert Duguet, membre de PRS.
Le Comité National pour un Référendum (CNR) a démarré sa campagne le 27 novembre 2007 au gymnase Japy, à l’endroit même où nous avons appris en janvier 2005 que notre Non était potentiellement majoritaire dans notre pays. C’était il y a donc presque trois ans : puisque la démocratie a encore reculé en Europe depuis, toute la gauche du « non » était là : Marie Georges Buffet représentait l’organisation invitante, le PCF, et le maire du 11ème arrondissement Georges Sarre nous a fourni la salle, tout en soutenant le meeting au nom du MRC. Etaient co-organisateurs également Francis Wurtz, président du groupe Gauche Unie au Parlement européen, Jean Luc Mélenchon, sénateur socialiste et président de l’association PRS (Pour la République Sociale), Eric Coquerel, Mars/Gauche républicaine, Marie Noëlle Liennemann, députée PS européenne, Christian Picquet, responsable LCR. Le présentateur du meeting a déclaré : « oui, l’union de la gauche est en marche, ce soir… »
La tribune a été d’une parfaite homogénéité. Nous avions l’impression qu’ils parlaient d’une seule voix. Ce meeting a été bien plus qu’un grand atelier de lecture : ce fut, comme l’a déclaré Eric Coquerel « …le rassemblement d’un peuple rebelle, qui a décidé de mobiliser et qui doit mobiliser encore et encore, puisque ceux qui dirigent ont décidé de rejeter notre non et le suffrage universel. » George Sarre est venu dire « non à une Europe antidémocratique et atlantiste, non au contournement du suffrage universel, c’est donc à nous de décider de placer la démocratie au cœur de l’Europe. » Christian Picquet a ajouté : « avons-nous le droit de dire non à la soumission, avons-nous le droit de dire dans quelle société nous voulons vivre ? … Oui, nous défendrons la souveraineté populaire. » Marie Noëlle Liennemann a ajouté : « …comment le peuple a été écarté par les chefs d’Etat, à l’issue de la réunion de Lisbonne », elle en a appelé à « la responsabilité des démocrates pour exiger le débat et imposer la ratification par référendum. L’application du Traité se heurtera à une expérience de la vie… » Marie Georges Buffet a dit : « quand on est de gauche, on donne la parole au peuple… ce n’est pas un scoop, les députés communistes voteront contre la modification de la constitution. Nous allons démontrer qu’une autre Europe est possible». Elle a souligné le lien naturel qu’il y a « entre la lutte pour la démocratie et pour un référendum et les conflits sociaux en cours, pour la défense des retraites, des services publics, et pour l’augmentation des salaires ». Francis Wurtz a démontré que le prétendu nouveau traité était bien « l’enfant légitime » de Giscard d’Estaing. Pour une fois il a donné raison à Daniel Cohn Bendit, qui dépité a déclaré que les partisans du non avaient gagné parce qu’ils avaient réussi à démontrer qu’il y a deux Europe, l’Europe libérale et l’Europe sociale.
Jean Luc Mélenchon a ajouté pour sa part « … on peut être favorable au contenu du traité et exiger le référendum… la question n’est pas de savoir si une crise va éclater, mais quand la crise va éclater… nous devons compter sur nous… c’est contre le mur que nous nous battons, contre le complot des puissants ». Il faut, selon lui, développer un rapport de force suffisant dans le pays, et donc faire pression sur les parlementaires, pour qu’une minorité suffisante des 2/5 du congrès (réunion des deux assemblées à Versailles pour voter la modification de la constitution) fasse échouer l’opération de Sarkozy. En se référant à la naissance de la République, Jean Luc a ajouté qu’il y a dès lors toujours eu dans l’histoire politique du pays une gauche et une droite : la droite avait accepté le droit de veto du roi, la gauche l’a refusé : « qui a raison, le peuple ! »
Nous avons quitté ce meeting, conscients que la bataille sera plus dure qu’en 2005, mais que nous devons gagner en regroupant massivement autour de nous. Le meeting s’est d’emblée adressé aux peuples d’Europe qui connaissent la même situation que nous. Au-delà, c’est la question de la recomposition de la gauche pour une alternative politique européenne qui est posée.